(1764-1812-1830)
mar�cHal de l'Empire
comte de l'Empire
Marquis de gouvion-saint-cyr
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I. - L'HOMME ET SON CARACT�RE1
Tout dans Gouvion-Saint-Cyr appara�t calme et r�fl�chi. Son maintien �tait grave, sa taille haute et froide, solidement dress�e, son visage agr�able et r�gulier presque toujours impassible, ses yeux froids, son expression imp�n�trable.
Ces dehors �taient la fid�le repr�sentation de son esprit. On ne l'a jamais vu faire �clater cette vaillance enflamm�e, cet emportement t�m�raire, � la fois imprudent et sublime, par qui tant d'autres �taient alors devenus fameux.
Brave, il l'�tait sans aucun doute et jusqu'� la plus h�ro�que intr�pidit�; mais il n'aimait pas l'�lan fou des batailles, et ne jugeait pas � propos de faire vite, dans une bruyante mise en sc�ne, ce qui se pouvait faire simplement et � loisir.
Saint-Cyr, dit le g�n�ral Berthez�ne, ayant toujours soin d'�tre instruit des mouvements et des moyens d'attaque de son ennemi, ne les redoutait pas, parce que d'avance il avait calcul� ses propres moyens de r�sistance.
Quant au soldat, plein de confiance en son chef, il se
reposait enti�rement sur lui et vivait sans inqui�tude de l'avenir : Le marchai
n'ordonne rien pour demain, disait-il, nous serons tranquilles. Cependant on ne
voyait pas Saint-Cyr, au premier coup de fusil, traverser le camp au galop et se
porter sur la ligne des vedettes ; au contraire, quand il paraissait devant les
troupes, il allait froidement au pas. Il portait ses pr�cautions � cet �gard
plus loin encore :
� - Messieurs, disait-il � ses aides de camp, n'ayez pas l'air effar� ; l'ennemi
se sert de ses jambes pour arriver, n'allons pas plus vite que lui, nous
arriverons assez t�t. Le soldat est inquiet, il est pr�occup� quand il aper�oit
un aide de camp passer comme l'�clair; il s'impatiente, il jure, et la
discipline souffre, quand il se voit inutilement couvert de boue et de
poussi�re. �
Gouvion-Saint-Cyr, gr�ce � ces pr�cieuses facult�s de
r�flexion et de m�thode, excellait � la guerre de montagnes, toute faite, le
plus souvent, de man�uvres et de combinaisons, de m�me que pour de grands
mouvements, des retraites et tout ce qui r�clamait de la prudence et de la
pr�cision il �tait sans rival.
� Avec lui, disait Moreau, je ne crains pas de perdre des batailles.
� La mod�ration, dit le baron Gay de Vernon, son historien, �tait tellement son guide en toutes choses, qu'il semblait �viter l'exc�s m�me du bien, pr�f�rant les bonnes, les solides actions aux actions trop brillantes, qui frappent comme la foudre et s'�teignent comme elle, et pla�ant peut-�tre fort au-dessus de la gloire de vaincre � outrance le m�rite plus s�r de n'�tre jamais vaincu. �
On retrouve la trace de cette mod�ration dans sa vie politique : on ne peut l'accuser de n�avoir trahi personne, mais il ne s'est jamais �lev� non plus pour 'd�fendre le parti vaincu. A la guerre comme � la cour, il a subi avec une froide s�r�nit� la marche d�sordonn�e des �v�nements, s'appliquant moins � les dominer qu'� en tirer le meilleur parti possible.
Il fut d'ailleurs un homme exact � remplir son devoir comme � y maintenir les autres ; s'il ne s'�leva pas jusqu'aux h�ro�ques prouesses de ses compagnons, il eut du moins le notable m�rite d'en rendre souvent l'ex�cution possible et les r�sultats profitables.
Gouvion-Saint-Cyr a laiss� un assez bon nombre d'ouvrages qui sont, pour la plupart, des comptes rendus de ses campagnes, et o� l'on trouve sur les grandes guerres de ce temps-l� de pr�cieux renseignements. On a aussi de lui des M�moires, que la mort ne lui a pas permis d'achever, mais que ses notes ont permis de compl�ter.
II. � SON ORIGINE ET SA JEUNESSE
Laurent Gouvion Saint-Cyr est n� � Toul le 13 avril 1764, rue de l'Ingressin, pr�s du ruisseau du m�me nom. Plus tard, ajoutera � son nom celui de sa m�re, Saint-Cyr, pour se distinguer des nombreux autres Gouvion. Sa naissance ne le destinait vraisemblablement pas � une brillante destin�e, car son p�re, sans aucune fortune, �tait devenu simple tanneur, de boucher qu'il �tait auparavant.
Laurent Gouvion se crut la vocation artistique ; aussi, de tr�s bonne heure, se livra-t-il � l'�tude du dessin. Il l'apprenait et l'enseignait tout � la fois, et beaucoup de jeunes Lorrains en ont re�u, gr�ce � lui, les premi�res notions. On le vit m�me, suivant la grande tradition, partir pour l'Italie et la Sicile dans le plus modeste appareil, afin d'�tudier sur place les monuments nombreux et magnifiques qu'on admire en ces pays.
Revenu en France, il s'�tablit � Paris en 1784 et travailla dans l'atelier du peintre Brenet. Mais l'art ne le nourrissant que fort mal, il imagina de se cr�er des ressources par d'autres moyens. Li� avec des com�diens, il voulut essayer de la sc�ne, et on le vit d�buter, � la salle Beaumarchais, dans Robert, chef de brigands. Ce fut lamentable. Tr�s troubl�, la voix alt�r�e par l'�motion, il fut siffl�, et il racontait lui-m�me, au temps de sa fortune, qu'apr�s tout il devait � ces sifflets la plus grande reconnaissance puisqu'il y avait gagn� de devenir, au lieu d'un acteur m�diocre, un mar�chal de l'Empire.
Aux premi�res rumeurs de la R�volution, il se jeta r�solument dans le courant, et l'on assure qu'il prit part � plusieurs insurrections de la capitale. Ce qui est av�r�, c'est qu'il obtint un emploi dans l'�tat-major de la garde nationale. En septembre 1792, il s'enr�la dans le 1er bataillon de Chasseurs r�publicains de Paris, qui l'�lirent capitaine, et il partit pour sa premi�re campagne, sous Custine. Apr�s la retraite de Mayence, il fut attach� � l'�tat-major g�n�ral de l'arm�e, et il s'y maintint, tandis que les g�n�raux, sacrifi�s � la politique, se succ�daient et disparaissaient avec une �trange rapidit�.
C'est qu'il avait, pour le faire demeurer � cette place, le tr�s grand avantage de conna�tre le dessin et �tait ainsi � m�me, par des relev�s de positions, des croquis ou des trac�s de plans, de rendre de grands services dans un �tat-major o� les dessinateurs n'�taient pas nombreux. Il resta ainsi adjoint aux adjudants g�n�raux sous Custine, Beauharnais, Landremont, Carlin et d'autres encore qu'on ne revit plus.
Il refusait d'ailleurs prudemment tous les grades qu'on lui offrait et qui, en le mettant en vue, n'eussent pas manqu� de le compromettre. Pourtant comme cette r�sistance, en se prolongeant, e�t fini par le rendre tout aussi suspect, il accepta presque coup sur coup le grade d'adjudant g�n�ral, de g�n�ral de brigade et, en juin 1794, de g�n�ral de division.
Il figura, comme tel, dans les op�rations de l'arm�e du Rhin, aux combats de Wissembourg et de Mayence, aux invasions du Palatinat et de l'Alsace, aux combats de Nothweiler, de Kaiserslautern, au d�bloquement de Landau et au passage de Kehl. Il lutta aussi contre l'arm�e de Cond� � Biberach et fut de la campagne de Bavi�re, o� s'illustra Moreau.
Apr�s le 18 fructidor, qui enleva � Moreau le commandement de l'arm�e, Hoche devint g�n�ral en chef, et lorsque la mort frappa si soudainement celui-ci, il indiqua Gouvion-Saint-Cyr comme son successeur. Le Directoire toutefois ne ratifia pas ce choix, et, apr�s le trait� de Campo-Formio, Gouvion-Saint-Cyr fut d�sign� pour participer � la grande exp�dition que l'on projetait contre l'Angleterre.
L'exp�dition ne se fit pas ; le jeune g�n�ral re�ut mission d'aller r�tablir
l'ordre dans l'arm�e qui occupait Rome et que les fautes de Berthier, aussi bien
que les d�pr�dations de Mass�na, avaient pouss�e � la r�volte. Conciliateur et
avis�, il alla prendre ce difficile commandement, et la discipline se r�tablit
comme d'elle-m�me, sans qu'aucun ch�timent n�e�t �t� ordonn�. Il fit m�me rendre
gorge � beaucoup de fripons officiels qui s'�taient abattus sur la Ville
�ternelle comme sur une riche proie. On cite la restitution imm�diate, exig�e
par lui, de diamants magnifiques port�s dans un bal par les propres femmes des
nouveaux consuls romains, diamants qui provenaient d'un ostensoir d'or
inestimable, vol� quelque temps auparavant � la famille Doria. Une telle fermet�
n'alla pas sans protestations. Ses nombreux ennemis le desservirent si bien
aupr�s du Directoire, qu'il fut rappel� et destitu�.
D�j� il s'appr�tait � rentrer dans la vie priv�e, lorsque la nouvelle rupture
avec l'Autriche lui procura un emploi. Il fut envoy� sur le Rhin, � la t�te de
l'aile gauche de l'arm�e command�e par Jourdan et qui devait combattre, en
Souabe et en Bavi�re, contre les troupes nombreuses de l'archiduc Charles.
Il obtint quelques succ�s personnels, au moment m�me o� le reste de l'arm�e
essuyait l'�chec de Stockach ; mais bient�t en d�saccord avec Mass�na, qui avait
succ�d� � Jourdan, il demanda son rappel et fut envoy� � l'arm�e d'Italie que
commandait alors si malheureusement Sch�rer.
Sa prudence, alli�e � la plus r�elle bravoure, sauva une partie de l'arm�e � la
d�faite de Novi ; puis, enferm� dans G�nes, il y commen�a la r�sistance qui
valut tant de gloire � Mass�na.
Au 18 brumaire, il ne cacha pas sa r�probation pour le coup d'�tat; mais Bonaparte, loin de lui garder rancune d'un �loignement qui �tait notoire, lui envoya un sabre d'honneur et un brevet de premier lieutenant de l'arm�e.
D'Italie, il retourna sur le Rhin pour rejoindre Moreau, qui y �tait redevenu g�n�ral en chef. Il ne fut pas cette fois d'accord avec lui sur le plan de campagne � adopter, et il en vint � solliciter un cong� qui lui fut accord� sur-le-champ (juin 1800).
Le premier consul, fid�le � sa tactique, lui fit l'accueil le plus cordial, le nomma conseiller d'�tat et lui donna le commandement de l'exp�dition qui allait s'ouvrir contre le Portugal. Le trait� de Badajoz l'ayant rendue inutile, Gouvion-Saint-Cyr fut exp�di� comme ambassadeur � Madrid, sans d'ailleurs r�ussir beaucoup dans cette besogne diplomatique. Il fut ensuite question de l'envoyer � Berlin ; on le mit en fin de compte � la t�te de l'exp�dition pr�par�e contre le royaume de Naples (1803).
III. � SA CARRI�RE SOUS L'EMPIRE
Il y eut quelque surprise, � la naissance de l'Empire, quand on eut l'assurance que Gouvion-Saint-Cyr ne figurait pas sur la liste des nouveaux mar�chaux. La raison v�ritable en est fort simple. Lorsque le gouvernement avait fait prier toutes les autorit�s civiles et militaires d'envoyer leur adh�sion au nouvel �tat de choses, un petit nombre s'�taient abstenus, et, parmi eux, le g�n�ral de l'arm�e de Naples.
Napol�on en avait �t� vivement bless�, et il est assez naturel, apr�s tout, qu'il n'ait pas conf�r� � un homme qui se proclamait adversaire ou opposant irr�ductible le plus haut honneur dont il dispos�t. Il n'est pas un r�gime qui ne l'e�t imit� en cela.
Pourtant le nouvel Empereur sut temp�rer son ressentiment dans une certaine mesure, et, afin de bien marquer qu'il voulait �tre juste, en d�pit de ses pr�ventions personnelles, il nomma Gouvion-Saint-Cyr colonel-g�n�ral des cuirassiers en 1804 et grand officier de la L�gion d'honneur en 1805.
Celui-ci n'en fut pas moins priv� de son commandement dans l'Italie m�ridionale, donn� � Mass�na en 1806, et il fut envoy� sur les c�tes de la Manche, au camp de Boulogne, o�, malgr� le peu de chance de r�ussite, on avait toujours entretenu toute une arm�e et une nombreuse flottille.
C'�tait, sans aucun doute possible, une disgr�ce; Gouvion-Saint-Cyr crut pouvoir protester contre l'ordre brutal qui lui avait substitu� Mass�na; mais on ne l'�couta point, et il fut mis dans la n�cessit� d'ob�ir. Comte de l'Empire en 1808.
Au commencement de 1809, alors que la guerre d'Espagne n'�tait pas, � beaucoup pr�s, uniquement faite de succ�s, on l'envoya en Catalogne pour d�livrer le g�n�ral Duchesne, enferm� dans Barcelone. En cons�quence, il quitta Perpignan avec un corps compos� d'Italiens et de jeunes conscrits, prit Roses, battit les Espagnols � Cardelen, � Molinos del Rey, � Vals, et accomplit sa mission en d�bloquant Barcelone.
L� encore la s�v�rit� imp�riale lui causa de cruels m�comptes. Desservi aupr�s d'un ma�tre qui vraisemblablement ne devait pas �couter sans complaisance calomnier celui dont il se savait peu aim�, Gouvion-Saint-Cyr fut remplac� dans son commandement par Augereau.
Comme celui-ci, arr�t� � Perpignan par une maladie vraie ou feinte, ne se h�tait pas d'arriver, au bout de 3 mois, Gouvion-Saint-Cyr commit l'�norme erreur de quitter son poste et de rentrer en France. Ce fut, � la v�rit�, plut�t un coup de t�te qu'une n�gligence; mais les r�sultats en furent tr�s f�cheux. Le corps d'arm�e, livr� � des subalternes sans talent ou effray�s de leur responsabilit�, essuya plusieurs �checs ; Gouvion-Saint-Cyr, qu'on en accusa, non d'ailleurs sans quelque raison, fut priv� de son traitement et mis aux arr�ts dans ses terres.
Ce ne fut qu'en 1811 que Napol�on le rappela au conseil d'�tat et lui fit r�gler l'arri�r� de ses appointements.
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17 - 18 ao�t 1812 : 1�re bataille de Polotsk
Le lien vers la "galerie" de tous les panoramas : http://extrazoom.com/gallery/Polotsk.html
La premi�re
bataille de Polotsk, se d�roule en deux temps les 17 et 18 ao�t 1812 :
- les troupes russes command�es par Pierre Wittgenstein arr�tent
l'avance vers Saint-P�tersbourg des troupes fran�aises men�es par
Nicolas-Charles Oudinot, puis par Gouvion Saint-Cyr ;
- celles-ci cependant repoussent �nergiquement le lendemain la
contre-offensive russe et se fixent solidement sur le fleuve Drina.
Cliquez 2X sur les photos pour les agrandir.
Rive occidentale de la Polota (vers l'E).
Rive occidentale de
la Polota (vers l'E)
Rive orientale (vers l'O). Pont rouge sur la Polota.
Rive
orientale de
la Polota (avec le monument).
La Polota, � l'est du pont rouge.
Napol�on, plein d'enthousiasme et vaincu dans ses plus fortes pr�ventions, nomma Gouvion-Saint-Cyr mar�chal de l'Empire le 27 ao�t 1812.
18-19 octobre 1812 : 2�me bataille de Polotsk
Lors de la deuxi�me bataille de Polotsk qui eut lieu du 18 au 20 octobre 1812, les Russes command�s par le g�n�ral Pierre Wittgenstein ont attaqu� et d�fait l'arm�e franco-bavaroise command�e par le mar�chal Laurent Gouvion-Saint-Cyr.
Gr�ce aux sages mesures prises par le nouveau mar�chal, son corps souffrit moins que tout autre de la d�sastreuse retraite, et ses troupes r�unies � celles de Victor sauv�rent l'empereur et le reste de l'arm�e au passage de la B�r�sina.
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"ICI L�ARM�E
DE NAPOL�ON
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Monument dit "Aux Suisses", en fait � tous les combattants qui
n�eurent pas de linceul, c'est pourquoi le guerrier est repr�sent� nu.
Il a �t� inaugur� le 17 novembre 2002 et est l'�uvre des artistes
Artimocich, Morozov et Novik.
En arrivant
au gu� de Studianka. A droite sur la photo, on discerne � droite le
monument � Koutousov.
C'est ici que le g�nie construisit, sous le commandement du g�n�ral
�bl�, le premier pont, parfois appel� � pont d�aval �, � l�artillerie,
au train et � la cavalerie.
1813
Cependant la blessure de Gouvion-Saint-Cyr, compliqu�e d'une attaque de typhus, l'obligea � regagner promptement la France ; il ne revint � l'arm�e qu'en 1813, peu de temps avant L�tzen. Il se disposait � prendre part � la bataille qu'on attendait, lorsque, sortant d'une entrevue avec Napol�on, il fut frapp� d'apoplexie, tomba et se blessa � la t�te. La perte de sang qui en r�sulta fut son salut. Il dut cependant se retirer des op�rations jusqu'� la rupture des n�gociations de Prague.
Charg� alors, avec le 1er corps, de couvrir Dresde et Pirna, tandis que l'empereur lui-m�me courait en Sil�sie � la poursuite de Bl�cher, il se vit assailli tout � coup par toute l'arm�e coalis�e, que commandaient en personne les trois monarques alli�s.
Enferm� dans la ville, il y attendait que l'empereur v�nt le d�livrer; mais le sanglant �chec de Leipzig lui enleva, l�-dessus, toute esp�rance. Il n'en r�solut pas moins de tenir jusqu'� la derni�re extr�mit�. Les vivres, les munitions, tout vint � manquer; les �pid�mies arriv�rent apr�s la famine, et le roi de Saxe ayant vivement protest� contre cette r�sistance inutile qui ruinait, sans aucun profit pour personne, sa capitale, le mar�chal obtint du g�n�ral autrichien Klenau une capitulation tr�s honorable qui permettait aux troupes fran�aises de se retirer en France avec leurs drapeaux, leurs, armes et leurs bagages.
Alors se produisit un fait inou� dans l'histoire. Les souverains alli�s refus�rent de ratifier la capitulation et mirent Gouvion-Saint-Cyr dans l'alternative de se rendre � merci ou de rentrer dans Dresde et d'y reprendre la situation qu'il y occupait lors de son d�part. Le second terme de la proposition, par son caract�re d�risoire, ne supportait pas l'examen. Il fallut donc se rendre, et le mar�chal fut intern� sur parole � Carlsbad, tandis que son arm�e �tait dispers�e par toute l'Allemagne.
Il ne revint � Paris qu'apr�s la chute de Napol�on. Louis XVIII l'avait, de lui-m�me, cr�� pair de France et chevalier de Saint-Louis, pr�venance qui entra�na son adh�sion imm�diate au nouveau r�gime.
Du reste, sa vieille antipathie pour Napol�on avait rendu singuli�rement facile la conversion de l'ancien jacobin. Aussi, lors du retour de l'empereur, essaya-t-il, jusqu'au dernier moment, de d�fendre la cause royale. Envoy� � Orl�ans et � Bourges, il tenta d'entra�ner les troupes ; mais il �tait trop tard. M�connu, menac� m�me par les soldats, il n'eut que le temps de gagner sa terre de Reverseaux.
Ch�teau de Reverseaux, propri�t� du Mar�chal Gouvion Saint Cyr.
Napol�on l'appela � Paris, mais il refusa de le servir et demeura en dehors des affaires jusqu'au retour de Louis XVIII.
IV. � SA CARRI�RE apr�s L'EMPIRE ET SA MORT
Le Roi, � peine revenu sur le tr�ne, lui confia le minist�re de la Guerre, ce qui n'�tait pas alors une t�che facile ni agr�able, car il fallait sans cesse �voluer entre les royalistes impatients de conqu�rir des places ou des grades et les partis de la veille qui entendaient garder les leurs.
Gouvion-Saint-Cyr s'en tira � son honneur par quelques sages mesures, telles que la suppression de la maison militaire du roi, des lois sur l'avancement et le recrutement. Apr�s le renvoi de Talleyrand et de Fouch�, il dut se contenter du minist�re de la marine. Ministre de la Guerre en 1818, il fut le grand r�organisateur de l'Arm�e fran�aise apr�s les d�sastres de 1814 et 1815, pour se retirer d�finitivement en 1820, apr�s l'assassinat du duc de Berry, dont on rendait les lib�raux indirectement responsables.
Il v�cut d�s lors dans la retraite, malade de la goutte, attrist� par la disgr�ce des Bourbons, qui, venant apr�s celle de Napol�on, semblait une fatalit� attach�e � sa vie. La publication de ses M�moires l'occupa jusqu'� son dernier moment.
Il meurt d'une "attaque d'apoplexie" (h�morragie c�r�brale ou AVC) � Hy�res le 17 mars 1830, � ce qui est aujourd'hui le � Park Hotel �, entre l'avenue de Belgique et l'avenue Jean-Jaur�s
La fa�ade du Parc H�tel, du c�t� de l'avenue de Belgique...
... et du c�t� de l'avenue Jean-Jaur�s.
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Le corps du Mar�chal est ramen� � Paris pour �tre enterr� au cimeti�re du P�re-Lachaise (38�me division, avenue des Acacias).
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La tr�s belle statue, malheureusement vandalis�e quelques semaines apr�s sa restauration, est de David d'Angers.
V. � JUGEMENT DE NAPOL�ON
Apr�s la capitulation de Dresde :
� Ce n'est pas pour m'�ter vingt � vingt-cinq mille soldats, dont les deux
tiers seront, avant peu de temps, hors d'�tat de servir, que les alli�s violent
� notre �gard le droit des gens ; c'est pour retenir Saint-Cyr prisonnier : il
est le premier de nous pour la guerre d�fensive. Moi je suis leur sup�rieur pour
l'attaque.
�TATS DE SERVICE DE LAURENT GOUVION-SAINT-CYR
N� LE 13 AVRIL 1764, A TOUL (MEURTHE)
GRADES, CORPS ET DESTINATIONS
Volontaire au 1er bataillon de chasseurs de Paris, 1er septembre 1792 ; capitaine audit bataillon 1er novembre 1792 ; chef de bataillon, adjudant g�n�ral, nomm� par les repr�sentants du peuple, pr�s l'arm�e du. Rhin, 11 septembre 1793; chef de brigade, nomm� par les m�mes, 10 janvier 1794; g�n�ral de brigade, nomm� par les m�mes, 10 juin 1794; g�n�ral de division, 2 septembre 1794; employ� � l'arm�e du Rhin, 2 septembre 1794; employ� � l'arm�e du Rhin-et-Moselle, 13 Juin 1795 ; commandant l'arm�e de Rome, 6 mars 1798 ; suspendu de ses fonctions, 15 juillet 1798; remis en activit� � l'arm�e de Mayence, 16 ao�t 1798 ; employ� � l'arm�e d'Italie, 14 mai 1799 ; employ� � l'arm�e du Rhin, 17 d�cembre 1799 ; lieutenant du g�n�ral en chef de cette arm�e (Moreau), 14 janvier 1800 ; conseiller d'�tat (section de la guerre), 22 septembre 1800 ; charg� de la direction, des arm�es fran�aise et espagnole, dans la guerre contre le Portugal, 4 f�vrier 1801 ; ambassadeur de France pr�s la cour d'Espagne, 2 novembre 1801 ; lieutenant g�n�ral, commandant en chef le corps d'observation du royaume de Naples, 14 mai 1803; grand-officier de l'Empire, colonel g�n�ral des Cuirassiers, 6 juillet 1804; commandant en chef le 1er corps de r�serve (camp de Boulogne), 15 d�cembre 1806 ; commandant en chef le 7e corps d'arm�e d'Espagne (arm�e de Catalogue), 17 ao�t 1808 ; commandant en chef le corps bavarois (6e corps de la Grande Arm�e), 21 f�vrier 1.812 ; commandant en chef les 2e et 6e corps de la Grande Arm�e, 21 ao�t 1812 ; mar�chal de l'Empire, 27 ao�t 1812 ; commandant en chef le 11e corps de la Grande Arm�e, 12 mars 1813 ; commandant en chef le 14e corps en Saxe, 4 ao�t 1813; commandant en chef le corps d'arm�e sur la Loire, 19 mars 1815 ; ministre secr�taire d'�tat au d�partement de la guerre, du 19 juillet au 2 septembre 1815; gouverneur de la 12e division militaire, 12 octobre 1815; gouverneur de la 5e division militaire, du 10 janvier 1816 au 12 ao�t 1818 ; ministre secr�taire d'�tat de la marine et des colonies, 23 juin 1817 ; ministre secr�taire d'�tat au d�partement de la guerre, 12 septembre 1817 ; a quitt� le portefeuille, le 19 novembre 1819. D�c�d� � Hy�res, le 17 mars 1830.
CAMPAGNES
Aux arm�es du Rhin, d'Italie, de Portugal, de Naples ; au camp de Boulogne,
en Espagne, en Russie, en Saxe ; fait prisonnier de guerre � Dresde ; rentr� en
France en 1814 ; � Orl�ans.
BLESSURES ET ACTIONS D'�CLAT
Bless� aux deux combats de Polotsk, le 17 ao�t et le 28 octobre 1812 ; a
re�u un sabre d'honneur et le brevet de premier lieutenant de l'arm�e, par
arr�t� du 2 octobre 1802.
D�CORATIONS
ORDRE DE LA L�GION D'HONNEUR
Chevalier, 2 octobre 1803; grand-officier; 14 juin 1804; grand-croix, 2
f�vrier 1805.
ADDITION AUX SERVICES ET D�CORATIONS
Comte, 1808; pair de France, 1814; grand-croix de Saint-Louis, 1816;
marquis, 1819.
Texte : d'apr�s
De Beauregard, G�rard,
Les Mar�chaux de Napol�on, Mame, Tours, s.d. (1900).
Collection
Hachette : Mar�chaux d'Empire, G�n�raux et figures historiques (Collection de
l'auteur)
Bibliographie:
Christiane d'Ainval, Gouvion Saint-Cyr, Soldat de l'An II, Mar�chal de l'Empire, R�organisateur de l'Arm�e, �dition Copernic, 1981.
Une nouvelle biographie est parue de la plume d'Yves Le Blond : Gouvion Saint-Cyr - Mar�chal de l'Empire - Pour que vive la R�publique, �ditions Normant � Nantes, 2008.